L’autoroute : la voie où “tout est permis” ?

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L’autoroute semble offrir un vent de liberté. Pourtant, avec une limitation générale de vitesse à 130 km/h, il faut redoubler de vigilance. Testez vos connaissances des règles à adopter sur autoroute.

J'ai besoin de faire une pause : j'ai le droit de m'arrêter sur le bord de la chaussée pour promener mon chien.

FAUX, pour faire une pause ou dégourdir les pattes de votre chien, vous devez vous arrêter sur les aires spécialement aménagées qui, selon les cas, proposent différents services (carburants, restauration, toilettes, aires de jeux, etc.). En dehors des aires dédiées, les piétons et les animaux ne sont pas autorisés à se promener sur l'autoroute pour des raisons évidentes de sécurité. Sinon, le piéton peut être verbalisé d'une amende de 11 €.

Tous les véhicules à moteur sont autorisés à circuler sur l'autoroute.

FAUX et c'est le Code de la route qui le dit. Parmi les véhicules interdits, on peut citer : les cyclomoteurs (scooter), les véhicules à moteur non soumis à immatriculation ou les véhicules sans moteur (vélo, trottinette...).

Je ne peux pas circuler à moins de 80 km/h sur la voie la plus à gauche.

VRAI, de manière générale, vous ne devez pas rouler à une vitesse anormalement réduite, si aucune circonstance ne le justifie. Cette règle ne s'applique que si la circulation est fluide et que les conditions climatiques permettent une visibilité et une adhérence suffisante. Si vous n'arrivez pas à tenir la route, rabattez-vous.

J'ai une envie pressante, je peux stopper mon véhicule sur la bande d'arrêt d'urgence quelques minutes.

FAUX, sauf en cas de nécessité absolue, il ne faut ni arrêter ni stationner son véhicule sur la bande d'arrêt d'urgence qui doit rester libre pour le passage des véhicules d'intervention.

La notion de nécessité absolue n'est pas définie par les textes mais est appréciée par les autorités selon les circonstances. Bien que cela soit incommodant, une envie pressante ne fait pas partie des cas vous autorisant à vous garer sur la bande d'arrêt d'urgence. Par conséquent, il va falloir attendre la prochaine aire de repos. Il en va de votre sécurité.

Je me suis trompé de sortie, je peux faire marche arrière sur l'autoroute.

FAUX, cela est strictement interdit, et très dangereux, même si l'autoroute est dégagée ou s'il n'y a que quelques mètres à parcourir. Sinon, vous vous exposez à une amende de 135 € et au retrait de 4 points.

Il m'est interdit de circuler sur la bande d'arrêt d'urgence en cas de bouchons, même si ma sortie est visible.

VRAI, même en cas d'embouteillage et si votre sortie est affichée ou n'est qu'à quelques mètres. À défaut, vous risquez une amende de 135 €, entraînant le retrait de 3 points.

Je n'ai pas le droit de rester sur la voie du milieu pour circuler sur l'autoroute.

VRAI, vous devez maintenir votre véhicule près du bord droit de la chaussée. La circulation sur la voie du milieu ou à gauche sur l'autoroute est donc interdite, sauf en cas de manœuvre de dépassement d'un autre véhicule ou de changement de direction pour emprunter une nouvelle voie. Après tout dépassement, il faut vous rabattre sur la voie la plus à droite. Sachez qu'à défaut, vous risquez une amende de 35 €.

En cas de bouchons, je suis autorisé à changer de file.

FAUX, dès lors qu'une file ininterrompue de véhicules peut être constatée sur toutes les voies de l'autoroute, vous devez rester sur votre file. Il est donc strictement interdit de “slalomer” entre les véhicules en changeant de files régulièrement, au risque d'être verbalisé d'une contravention de 35 €.

Je peux utiliser mon téléphone portable pour appeler un dépanneur en cas de panne.

VRAI, il vous sera possible d'utiliser votre téléphone portable et d'appeler le 112 (numéro d'appel d'urgence européen) en précisant le numéro de l'autoroute sur laquelle vous vous trouvez, le sens de circulation et, dans la mesure du possible, le point kilométrique figurant sur la borne kilométrique la plus proche. Toutefois, sachez que si la borne d'appel la plus proche, située derrière la glissière de sécurité, fonctionne, et s'il vous est possible d'y accéder, il sera préférable de l'utiliser en priorité, permettant ainsi aux secours de vous géolocaliser facilement.

En cas de panne, je peux faire appel à un ami pour tracter mon véhicule.

FAUX, il est strictement interdit de demander à un proche de vous dépanner sur l'autoroute. À défaut, vous risqueriez une amende de 68 €. Le dépannage sur autoroute doit impérativement être assuré par un professionnel soumis à un agrément avec des tarifs réglementés. Vous devrez alors lui spécifier les caractéristiques de votre véhicule, pour lequel un équipement particulier pourrait être nécessaire en cas de dépannage.

En cas de panne sur l'autoroute, je suis obligé d'utiliser mon triangle en plus des feux de détresse.

VRAI et FAUX : il est vrai qu'en cas de panne, et de manière générale, vous devez signaler la présence de votre véhicule immobilisé sur la chaussée en faisant usage de vos feux de détresse et en plaçant votre triangle à une distance d'au moins 30 mètres du véhicule ou de l'obstacle.

Sur l'autoroute, cette obligation de présignalisation ne s'appliquera qu'aux véhicules immobilisés sur la chaussée, à l'exclusion de ceux immobilisés sur la bande d'arrêt d'urgence, et uniquement si cette action ne constitue pas un danger manifeste pour votre vie. 

Toutefois, un tel usage n'est pas recommandé pour éviter que le conducteur ne se mette en danger face à des conducteurs roulant à grande vitesse ; de même, cela permet d'éviter que le triangle ne se transforme en projectile pour les autres conducteurs qui passent à proximité à une vitesse élevée.

Au péage la barrière est levée : je suis verbalisable si je ne m'arrête pas.

VRAI. En théorie, si vous arrivez à une barrière de péage restée levée, vous ne devez pas la franchir sans payer, au risque d'être verbalisé par une amende de 35 €. Si cela est possible, et que vous ne risquez pas de vous mettre en danger, il est alors préférable de faire marche arrière pour vous rendre à une autre barrière. Si vous n'avez eu d'autre choix, par mesure de sécurité, que de franchir la barrière ouverte, vous pourrez alors contester une éventuelle verbalisation pour non-paiement du péage dans un délai de 2 mois à compter de l'envoi de l'avis de paiement.

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