Mobilité, quand tu nous tiens…

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Tribune de Christian Scholly - Directeur Général d'Automobile Club Association

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© Christian Kempf

Depuis les origines de l'humanité et plus encore depuis l'invention de la roue en 3000 avant notre ère, les hommes et les marchandises n'ont cessé de circuler. L'histoire de l'humanité n'est finalement que celle de la mobilité : les chemins sont devenus des routes, puis des lignes de chemin de fer et ensuite des autoroutes. Les populations se sont toujours déplacées non seulement à l'intérieur de leur pays, mais au-delà des frontières, et ceci pour toutes sortes de raisons. La mobilité humaine a ainsi toujours fait partie de notre humanité et il y a toutes les raisons de croire que cela va continuer d'être un facteur important de nos vies que ce soit pour des raisons, économiques, familiales, amicales, sentimentales, etc.

Cependant, en ces temps préélectoraux, la question de la « mobilité » semble devenue un véritable mantra politique pour certains, qui veulent soit multiplier volontairement le prix des carburants par trois ou interdire tout à la fois l'avion, la voiture et même les trottinettes…. dès lors que celles-ci ont un moteur ! Pourtant, la mobilité conditionne toujours et partout l'accès à l'emploi, à de nouvelles activités, à tisser de nouveaux liens sociaux.

D'ailleurs, qu'ont fait les pays pour arrêter la pandémie ? ils ont stoppé les mobilités, avec des confinements et des couvre-feux divers et variés. Et la vie réelle n'est revenue qu'avec le retour des mobilités et, singulièrement, celle en voiture qui, dans un contexte anxiogène, a affirmé encore davantage son rôle de prolongement de l'espace domestique, lieu où l'on se sent en sécurité.

Partout dans le monde, l'accès à un plus juste niveau de développement des populations montre une croissance de la demande de mobilité sans précédent, avec, dans le même temps, une prise de conscience de l'importance cruciale des questions d'environnement. Comment agir ? Certainement pas en cumulant uniquement des tonnes d'interdictions ou de taxes, qui ne font que refléter la pauvreté du débat public.

Il faut être pragmatique, regarder comment les gens se déplacent, plutôt que de tenter d'appliquer des schémas uniformes pour tous et partout. Dans des zones urbaines très denses, avec une offre en transports en commun réellement attractive (en termes d'accès, de fréquence, de sécurité…), avec une disponibilité d'outils de micromobilité, il est alors possible de limiter l'usage de la voiture individuelle pour éviter la congestion et mieux partager l'espace public. En revanche, sans offre alternative sérieuse ou dans des zones où la densité de population est plus réduite, diaboliser la voiture n'a pas de sens, qu'elle soit électrique ou thermique d'ailleurs.

Quittant bientôt mes fonctions, je continuerai à soutenir le Club dans son engagement pour une mobilité durable, efficace, qui reste accessible à tous.

Bonne route !